Bonjour. Nous allons donc entamer cette troisième partie du cours consacrée aux comportements de mobilité des citadins, donc elle se déroulera en cinq leçons, les motifs de déplacement, mobilité et genre, mobilité et cycle de vie, mobilité des riches et des pauvres, et enfin, la mobilité et lieu de résidence. Donc au cours de cette leçon, nous allons nous intéresser aux motifs de déplacement. Alors, la leçon va se dérouler en trois chapitres, les motifs de déplacement, les pratiques de mobilité, et les stratégies de mobilité déployées par les citadins. Les enquêtes sur les mobilités dans les villes africaines donnent environ une vingtaine d'activités qui sont réalisées hors du domicile, qui permettent de saisir les motifs de déplacement. Et les principales catégories donc de motifs sont les suivantes, l'accompagnement, les achats, les démarches, les études, les loisirs, le travail, la religion, les visites, et les déplacements secondaires c'est-à -dire les déplacements effectués sans retour au domicile. Alors les motifs de déplacements dominants sont au nombre de quatre. Dans toutes les villes, alors un déplacement sur cinq, donc au moins 20 %, des déplacements, sont consacrés soit à des visites, soit pour aller au travail, soit pour aller étudier. Et 1 déplacement sur 10 est réalisé pour faire des achats. Parmis les motifs de déplacement des citadins donc, dans les villes africaines, il faut noter la place notable qu'occupent les visites, les visites qui montrent le rôle vital des réseaux de relations dans la vie de l'africain, donc les réseaux qui peuvent être d'ordre familial, d'ordre amical, d'ordre associatif, donc, d'originaire, d'ordre religieux, d'ordre professionnel, et encore, qui a une diversité donc de réseaux que tissent ces citadins africains pour accéder aux ressources ou bien pour structurer leur vie quotidienne, donc à travers les conflits, les négociations, donc, que les individus doivent développer pour interagir avec le reste de leur communauté. Ces motifs de déplacement peuvent être rangés dans trois sphères de la vie quotidienne. La sphère professionnelle dans laquelle on va ranger le travail, les études, ensuite on a la sphère sociale, dans la quelle on va ranger les visites, la religion, nous avons enfin la sphère domestique dans laquelle on peut retrouver les achats, accompagnements, donc tout ce qui touche la vie de l'individu au sein donc du domicile en général ou dans la proximité. Donc les trois sphères de la vie quotidienne donc se répartissent les différents motifs de déplacement. Nous avons ici l'exemple des enquêtes menées à Bamako, Niamey et Ouagadougou, et en gros, ce qu'on constate, c'est que la moitié des déplacements entre dans le cadre de la sphère professionnelle, et l'autre moitié se partage entre la sphère sociale et la sphère domestique. Mais si on va plus loin en dissociant la mobilité de la semaine et la mobilité de la fin de semaine, alors on se rend compte que la moitié des déplacements entrent dans la sphère professionnelle en semaine, alors qu'en fin de semaine, les jours de repos, la moités de ces déplacements-là entrent dans la sphère domestique. Seulement, dans les villes africaines où l'activité donc informelle est importante, même dans les jours donc de repos de fin de semaine, il y a une place importante donc de la sphère professionnelle qui est encore occupée par les déplacements. Alors dans les pratiques de mobilités, la proximité tient une grande place. Et les données compilées à travers les enquêtes réalisées dans les trois villes africaines de Bamako et Niamey et Ouagadougou, montrent des déplacement majoritairement réalisés ou à l'intérieur de son quartier, 39, 45, 41 % respectivement pour Bamako, Niamey et Ouaga, ou bien dans un quartier, et un quartier un autre limitrophe, qui occupe le dixième au quart des déplacements. Alors au total donc, ce qui nous permet de dire que en gros, trois déplacements sur cinq, dans les villes africaines, sont réalisés soit à l'intérieur du quartier de résidence, ou tout au plus dans un quartier limitrophe. Une autre caractéristique est la marche. Donc de Bamako à Niamey, on voit que le mode dominant est la marche. Et si on y ajoute maintenant la bicyclette, on voit que partout c'est le mode écrasant de déplacement. 59 % donc à Bamako, 71 % à Niamey, 52 % à Ouagadougou, des déplacements sont réalisés en mode actif. Ici, quelques images prises dans les rues de Dakar, dans la figure qui est à gauche, malgré les contraintes de déplacement, donc qui se posent aux piétons, alors les trottoirs sont toujours très occupés, à droite on a donc un autre déplacement de proximité, la marche, les élèves qui vont ou bien qui viennent donc de leur établissement d'enseignement. De recours donc aux modes mécanisés donc de transport dans les villes africaines, on peut retenir trois choses. Ce sont des modes qui sont utilisés pour satisfaire des motifs professionnels et, ça c'est un premier point, un deuxième aspect, c'est que c'est un mode qui est surtout utilisé pour faire les relations domicile, centre-ville, et dans les enquêtes, on a vu qu'au moins le quart des déplacements entre le centre-ville et donc le domicile est réalisé avec ces modes mécanisés. Le centre-ville, pourquoi, parce que c'est le lieu actif où on a toutes les possibilités, toutes les opportunités pour accéder à des ressources. Et le troisième aspect de ce recours aux modes mécanisés, c'est que c'est un recours qui dépend de la disponibilité des transports collectifs. Par exemple, dans les villes comme Bamako, avec une forte disponibilité, elle vient juste après la marche, et dans d'autres où il y a la disponibilité de modes individuels de déplacement, comme à Dakar, elle arrive très loin avec seulement 3 % des déplacements qui sont assurés donc par ces modes. En conclusion de cette analyse des motifs de déplacement, ce qu'on peut retenir c'est l'importance qu'occupe la mobilité dans le quartier de résidence, ensuite la prédominance de la marche, et donc le poids donc de l'activité professionnelle même si donc la sociabilité n'est pas absente. Alors, ceci veut dire que donc pour satisfaire ces besoins donc de mobilité, il faut investir du temps et de l'argent, et ceci va faire que donc selon les catégories sociales il va apparaître donc des différences de pratiques, donc, de la mobilité dans les villes. Nous sommes arrivés à terme de cette leçon sur les motifs de déplacement, et dans les prochaines leçons, nous allons voir donc ces mobilités différenciées selon les catégories sociales. Au revoir. [AUDIO_VIDE]